La folie du cocker spaniel golden
Jean-Louis Klein et Marie-Luce Hubert
- La "folie du cocker" a rendu tristement célèbre le cocker anglais unicolore souvent appelé golden (ou rouge). Un véritable "cocker-boom" eut lieu dans les années 70...
- Consacré chien des célébrités, des hommes politiques et de nombreux sportifs, le cocker golden devint rapidement très populaire. Pour répondre à une demande grandissante, le cocker rouge fut produit de manière industrielle dans certains pays (Hollande, Belgique, Grande-Bretagne). Ces producteurs de chiens ne se soucièrent guère de la qualité, ignorant tout de la sélection et provoquant des alliances dans la plus folle consanguinité. La quantité étant la clé de l'enrichissement, ils firent reproduire les chiennes dès leurs premières chaleurs et sans interruption dans des conditions sanitaires souvent déplorables. Les chiots, séparés de leur "mère-pondeuse" dès l'âge de quatre semaines, se trouvaient dans l'impossibilité de traverser les phases d'imprégnation et de socialisation, si importantes pour leur future vie sociale. L'inévitable se produisit : les cockers rouges, malades tant sur le plan physique que sur le plan psychique, inondèrent le marché (plusieurs cas ont également été observés chez le cocker noir).
- Un cocker porteur de cette fatale combinaison de gènes se montre agressif sans aucune prévention . Le plus souvent, c'est un membre de la famille, un enfant, qui se fait agresser en premier. Le renommé Dr Roger Mugford constate une forme de schizophrénie canine et un changement d'humeur dramatique. Aujourd'hui, il craint la même évolution pour le golden retriever, très en vogue. Dans les années 80, l'engouement pour le cocker s'est apaisé. Les quelques cockers spaniels rouges que l'on rencontre actuellement sont principalement vendus par le biais d'animaleries. Même si le marché s'est assaini depuis (2464 naissances en 1986 par rapport aux 7 354 naissances en 1975), de nombreux éleveurs estiment qu'il est encore prématuré de relancer l'élevage du "rouge", les lignées subsistantes étant encore porteuses de tares héréditaires et sujettes à des problèmes d'agressivité
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